Ce qui lie

28 juin 2018 § Poster un commentaire

Joindre ou non.

Faire phrase ou simplement mot.

Rester proche, rester distant, jouxter, se fondre. Liaisons, chaînes, hélices et molécules. Cytokine, ribosome. Voir tourner sur elle-même la représentation en couleurs de la protéine.

Syntagme/paradigme. Sens, analogie, sonorité, famille, taille (?), synonyme, paronyme, homonyme… analogie, souvenir, expression.

Le sens colle. Le bon ciment du cliché.

Jeudi 29/06 : vélo, Chai, Pierre, puis Marie, puis Pascale. Idem au Mazarin, puis Ricardo, puis ? de Malaga et un ami finlandais qui venait de se faire voler téléphone et Ipad à la gare Saint-Lazare, prof de ski.

(vivianmaier.com)

Le matelas usagé est un matériau récurrent dans son oeuvre. (Bronwyn Katz)

Il ne prend pas la métaphore pour une maladie, ni le cliché. Il croit cependant longtemps (tout le temps) pouvoir dénicher dans les protocoles thérapeutiques les plus actuels (farfelus, compliqués, surprenants) un modèle d’évitement… un régime d’écriture… une discipline quotidienne… (Lire de longs articles spécialisés sans bien comprendre la nature même des relations des cellules entre elles et ce que le chercheur, tout en finesse et avec hésitation, propose à la réflexion (dans les meilleurs des cas, seuls des cobayes ont été pris pour objets…), se renseigner donc sur ces démarches et tentatives nouvelles de guérison de maladies incurables lui offre sans doute une manière d’immunité. Connaître le processus le garde en bonne santé. Savoir (même mal) le sauve. Il vivra de longues années dans la double illusion de sa longévité et d’une écriture saine.) (Des philosophes s’en rapportant à la physique quantique qui assoient leurs concepts dans des comparaisons scientifiques.)(Sa lecture des mythes a été si forte qu’il ne peut s’empêcher de considérer tous les textes comme des archétypes…).

Lier / Lire.

Ou plutôt le livre a lié ce que le lecteur va délier (ligere, ligare / dicere, dicare) (Dumézil, M. Eliade ; et le dieu lieur et le dieu qui délie, libère).

Ajout du vendredi 7 septembre 2018 : hier, sortie, vélo, Chai plein : Marie et son frère américain, entraîneur de chevaux à New York, Pascale (discussion sur Marseille et les deux vilaines tours construites (celles de Nouvel et Zaha Hadid)), Anne B. assise en terrasse, le frère de Pierre, A.M. peu disert, Anna (discussion sur Alejandro) puis arrivée de Pierre ; puis Mazarin, les mêmes moins Anne et le frère, arrivée de Francesca ; retrouvé Nicolas et Katia avec leur fille ; Jean-Marie.

Ajout du Sam 15 septembre 2018 : jeudi, sortie, vélo, Chai, Pierre et A.M. Harris, toujours souriant, salue et place verre d’eau et verre. Marie et Pascale. Puis Mazarin. Géraldine B. à une autre table. Discussion avec les serveuses. Puis avec Géraldine, Pierre et un ami.

Ajout du Sam 22 septembre 2018 : jeudi, vélo, Chai : Pierre et A.M ; Anne-DO passe, part. A.M. part. Mazarin, Virginie et Philippe, puis Pascale et Marie, puis Vincent et un ami. Rhume, le lendemain.

Temps de pause

24 juin 2018 § Poster un commentaire

Jeudi 21/07/18, fête de la musique. Pascale et son orchestre de jazz joue au Mazarin. D’abord Chai. Vin mauvais. Seul. Enervé. Au Mazarin, grande foule ; l’orchestre doit alterner avec la fanfare des Beaux-Arts, joue avec. Tablée A.M. face à Martine, Pierre, Francesca, Marie, Jean-Marie, Anna B. Des passages. L’ex de P. maintenant qui vient ronronner auprès de Pierre, repart. Le vilain serveur, désagréable, buté, qui refuse de faire plaisir aux clients, revêche tout le temps ; et son envers, Delphine, toujours joyeuse et aimable. Bruno en uniforme. Du monde partout.

Presque fin de Récits d’une vie fugitive (Mémoires d’un lettré pauvre) : « Rien n’était plus délectable, pendant les mois d’été, que de dériver sur le lac à l’ombre des saules dans une barque en compagnie d’un pot de vin et en respirant le parfum des lotus… »

Tant d’attente

19 juin 2018 § Poster un commentaire

Sans développer

le temps

 

Effet de mode ou

10 juin 2018 § Poster un commentaire

goût, le bois déjà gris sous la peinture écaillée des montants extérieurs des fenêtres, le ciment même qui peluche et se fissure sur les murs pelés de l’immeuble, et aussi les strates de calcaire qui festonnent le vieux pot de terre où pousse la glycine, le parquet volontairement délavé à l’eau de javel, à l’acide, au bicarbonate de soude, au sel, à l’ammoniaque, le plateau du petit bureau frangé de tâches de réparations, de blanc de céruse, d’anciennes cires, tout agit ici comme une phrase ancienne.

Courte séance de masticage tout de même dans les chambres et la cuisine et l’entrée ; la pluie passait entre le carreau et le montant bas de plusieurs fenêtres, coulait sur les murs sous fenêtre, sans parler des carreaux qui tremblaient en fermant les battants ; verre vétuste.

La voisine prévient que le code a été écrit au-dessus du digicode de la porte d’entrée des immeubles, l’a fait changer, qu’un individu, plusieurs nuits de suite, a dormi dans l’escalier ; de fil en aiguille, raconte qu’elle a, avec son ami ou mari, refait tout son appartement, invite à voir. Effectivement, dans les deux pièces, rien de vétuste, surfaces lisses, meubles modèles Ikea, deux grosses télés.

Ce n’est plus l’oiseau qui réveille à 5 h 30, c’est l’envie de sentir le jour qui se lève et l’odeur de l’air.

Jeudi, vélo, Chai, Pierre et Pierre L., visite d’une galerie, puis Mazarin ; Pascale et Marie déjà attablées ; rejoints par Francesca. Lionel, plusieurs tentatives de réconciliation, d’accommodation, mais non, dégage. Vers la fin, l’ex de P. vient saluer, Marie lui verse du vin de son verre. Il repart dîner avec sa fille.

La bienvenue
signé : G Jacquet

Un modèle de Porsche grise sur le parking de Montreuil en Caux, prêté à M. par un ami. Plus récent. On demande à monter, on écoute le moteur. On n’y connaît rien ; on fait wao. M. ne prétend pas la posséder ; son ami est quelqu’un qui a beaucoup d’argent et qui partage.

Rencontré le pape

1 juin 2018 § Poster un commentaire

Nom de code J.E.

L’événement réclame chronologie et choix lexical. Non. L’écrire ici le lendemain ; s’en faire tout un plat et jeter l’affaire pour l’oubli. Mais rien n’est simple. Pour qui on se prend ?

Attablé en terrasse du Mazarin que, Pierre, Pierre L., Pascale, nous rejoignons vers 20 h 30 ou 21 h, déjà un peu bus, le pape est là, tourné dans le sens de mon arrivée (assis autre part et présentant son dos, il n’aurait sans doute pas arrêté mon attention), a dîné en compagnie d’une femme brune à l’orée de tous les clients ; en fait, je ne vois même pas ce qui reste sur leur table, où ils en sont de leurs consommations. Il fait chaud, c’est presque juin, du monde. Je ne sais pas ce qui se passe. En dépit du vin, des amis, de la camaraderie des serveurs reconnus, j’oublie tout, ne vois plus que cette table, ce visage que je reconnais. Toute la nonchalance est perdue dans l’instant. Le mécanisme semble immédiat, je suis l’importun. On veut faire plaisir, mais ça ne marche pas comme ça. Qu’est-ce qu’on croit ? On pourrait s’écarter, observer son visage de loin car, en fait, l’homme, on s’en fout, ce qui compte, c’est les livres (seul auteur, avec Flaubert et Kafka, dont on a lu tous les ouvrages). Non. Et c’est ainsi qu’on ravale les angoisses de sa médiocrité et qu’on avance vers sa propre perte. On n’ignore pas qu’on n’a rien à dire. Même ici, maintenant, ce temps à raconter le petit fait. Donc, mon regard insistait et lui, accroché par cette insistance, comme tout un chacun (toujours cet objet petit a), hoche, me voit. Je m’approche, énonce qui il est, puis qui il est pour moi, n’oublie pas de saluer la femme, enfin, pour tout à fait ruiner la légèreté du moment, me présente. Qu’il y eût manière d’éviter de passer pour le fan lambda, jamais cette option n’arriva. On vient chercher l’absolution alors qu’on ne croit pas. Cependant on ne feint pas. On n’est seulement pas à sa place. Le vin ne sert à rien. Se découvrir un point commun : Jacques Réda. Instant de reposante conciliation. Bien se tenir eût consisté à remarquer discrètement et s’en tenir à ça. Pourquoi voulais-je m’édifier ?

Et lorsqu’on finit par s’écarter de la table c’est dans un arrachement incompréhensible qui rejoint la conscience enfin revenue de sa propre inconvenance, de son indéfectible futilité. On aura aéré les compliments ; aucun n’a percé la politesse cuirassée de la bienveillance (blindage). 5 minutes. Chercher ensuite du regard où on est. Bruno a installé une table devant la vitrine de la Galerie unique. S’excuser auprès des amis d’avoir disparu, se dédouaner, leur raconter. Pascale ne connaît ni n’a jamais lu J.E.. Pierre L. si et Pierre connaît mes goûts. Francesca nous rejoint, demande ce que j’ai. Et commence ensuite une soirée très très nombreuse. Sissy et Thierry, présence bienveillante ; Anna B. Balthazar C. et sa femme ; retrouvailles. On rit. Puis Odile et un ami, l’ami part. Puis Karen et toute une série de personnes qu’elle tient à présenter par gentillesse, un, deux, trois, quatre, Jennifer (Fiac), au Balto ensuite, très tard.

Sans doute se hisse-t-on de haute lutte (vin, âge, travail, habitudes, voire routines) à une façon de vivre qu’on fait passer pour un art… pour échapper aux allégeances… qu’il faudrait appeler sa puissance… l’efficace. S’entretenir de pied ferme ou à petites touches de l’état de la « douloureuse littérature » avec quelqu’un dont on estime le travail, voilà ce qui m’intéresse. En terrasse, mais à l’écart, devant un verre, sans arrière-pensées.

… »non seulement il existe une solidarité intime entre la vie universelle et le salut de l’homme – mais il suffit de se poser le problème du salut, il suffit de poser le problème central, c’est-à-dire le problème – pour que la vie cosmique se régénère perpétuellement. Car souvent la mort – … – n’est que le résultat de notre indifférence devant l’immortalité ». (Mircea Eliade, p. 72)

Où suis-je ?

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