Soleil sur le toit

13 avril 2019 § Poster un commentaire

Rites de printemps.

Deux pigeons, assis entre les petites cheminées, attendent le soir.

Marketa Luskacova-Sleeping pilgrim, 1968
Marketa Luskacova-Musicien de rue
Marketa Luskacova-Cafe, Bethnal Green Road, London, 1979

Les deux pigeons sont partis, le soleil aussi.

Jeudi 11 avril, bus tard, Chai, puis Mazarin, vin susceptible, joie étrangère, véhémence ; Pierre, Francesca, Marie, Pascale, A.M., Odile ; tous partent au Balto ensuite.

Couru, ce matin, dimanche 14/4, mieux. A Bastille, long défilé du marathon de Paris : courir à l’économie, sueur, visage ravagé, regard hébété, les vêtements techniques laids, spectateurs qui crient Loulou, et Loulou sourire crispé jette vers eux un bonnet inutile sans perdre son petit rythme.

Le regard des coureurs, regard de chien, des yeux qui ne vous laissent pas en paix, comme traqués.

Alors, ça a été encore (encore, parce que suivre les faits ainsi nous rappelle la nuit du Bataclan), ce 15 avril, tout près de l’événement (on voyait l’épaisse fumée par la fenêtre, on sentait l’odeur), par la télévision qu’il fallut être atteint par les images : Notre-Dame brûle ; nous la regardons brûler sans rien faire, évidemment sans rien pouvoir faire, déplorant l’avancée des flammes, espérant à mesure que ce petit bout de noir de toit soit épargné, mais non, puis les lances des pompiers ; mélancoliques, épouvantés, touchés par une maladie, nous ne pleurons pas, nous avons le cœur serré. Carlotta : c’était mon Q.G. : toutes mes promenades se finissent à Notre-Dame ces temps-ci. De mon côté, chaque jeudi, depuis dix ou quinze ans, entre minuit et une heure, en 96 ou à vélo. Ce 15 avril : une tristesse étrange, comme l’amertume d’un passé.

Hier, jeudi 18/04, vélo, trajet barré aux abords de Notre-Dame, embouteillages. Chai : A.M., Pierre, Thierry et un ancien des Beaux-Arts. Puis Mazarin, Pierre face à Jean et sa femme au bout (Christine F. qui signe son livre jeudi prochain), Thierry. Galerie Pièce unique, juste face à la table, grande photo d’Andrée Putman, en discutons, souvenirs. Discussion architecte, discussion sur la pierre chauffée…

Couru, dimanche 21/4, moins bien, mollets. 9 h 30-10 h. Marché encore peu fréquenté ; étals de gigots, d’œufs peints. Le Moulin de l’Abbaye et leurs variétés de carottes : acheté mizuna, ciboulette à fleurs, pleurotes, fenouil bronzé, livèche ( dit ache des montagnes ou céleri perpétuel), sur conseils ; la vendeuse copie obligeamment le nom des herbes. Soleil, chaud.

Ce lundi, silence dans l’immeuble, comme en août.

22/04, dîner avec A.D., remonté la rue du Faubourg du Temple, nombreuses vitrines cassées, DAB défoncés, bris au sol, traces du week-end passé, ce soir, terrasses pleines ; le Rouleau de printemps, piètres plats, cantine piteuse. Échange d’anecdotes et d’histoires, se mettre au courant.

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