février | 2022 | Chantier

est mignonne ; elle est l’autre visage de Hello Kitty. La vitrine de son icône, ludique. Carrée, aux angles arrondis, de couleurs vives, simple, très vite identifiable parmi les milliers de ses congénères, elle concentre dans sa mignardise pixelisée les accès désirés à des univers électroniques dûment calibrés, permet d’acheter, de lire, de voir, d’écouter, de se repérer, de naviguer, compter, écrire, d’aller partout dans son univers. C’est un jeu sérieux. Elle est en triangle parfois, ou ronde. Elle appelle la collection, l’envie d’en avoir beaucoup, appâte.

Cliquer suffit à faire apparaître une autre image, un autre monde (à son niveau). Des bonbons.

Comme on est loin soudain. De quoi parle-t-on ?

Ce matin, 24 février 2022, on n’entrait plus à Twin Peaks avec Dale.

Mais en guerre.

(Début de cet article, le 22 ou 23 février, de sorte que l’app, sujet de virtualité, et le regard des deux femmes, objets réels, s’opposaient avec évidence et cordialité. C’est fini. )

La question du titre

17 février 2022 § Poster un commentaire

est une histoire.

Le chien, la voiture, et ce n’est que plusieurs regards plus tard qu’on découvre la merde du chien. C’est la sienne. Attaché à la chaîne, il ne saurait aller bien loin pour faire ce qu’il a à faire. Alors le mauvais centre de la photo se reforme dans ses intérêts. Le chien, la voiture, d’un univers abandonné à leur sort pauvre, poussiéreux pour le véhicule, fixe et isolé pour l’animal, tous deux solidaires de vies humaines désolées, off. On ne croit pas le photographe lié à ces vies, à cet ici. La merde constitue l’angle troisième d’une existence qui continue à être menée malgré la pénurie : on se nourrit, on chie. Le regard du chien reste absent, fait front à sa déjection, et si on l’en accuse, il n’a pas les moyens de nier et ne niera pas ; la voiture, assommée par les années, reste hors jeu, témoigne de la fatigue et du manque d’argent d’un ensemble. C’est un chien qui a dû être beau, mais qui, maintenu à sa chaîne, pelé, hagard, a pris du mauvais bourrelet, aboie quand il faut, a les bases pour le faire.